Mercredi 24.09.2008.
Vu du 54e étage de la tour Mori, Tokyo se distingue d'autres grandes métropoles par l'alternance permanente entre gratte ciels récents et bâtiments plus anciens et très bas (2 voire parfois 1 seul étage).
Résultat, j'ai la surprise de pouvoir observer depuis notre nid d'aigle en verre et acier le trafic automobile ou pédestre jusqu'au fond des rues; même les plus étroites. Plus encore que tout autre skyline que j'ai pu connaître, celui de Tokyo laisse à voir l'activité humaine incessante, le fourmillement de la cité qui vaque à ses occupations.
Contrairement à Berlin, Tokyo ne semble pas être une ville en travaux permanents, hérissée de grues et de canalisations en surrface, mais on sent le tissu urbain en tension permanente entre les bicoques en bois et pierre, et les nouveaux designer buildings ('by Jean Nouvel', 'by Ando Tadao'...) : dans le quartier de Lucie un temple vient d'être rasé, sans doute pour laisser place à un immeuble élevé. Cela me rappelle Williamsburg, où les maisons en bois des immigrants polonais s'effacent à vue d'oeil au profit des high rise pour hipsters.
Ceci dit, à Tokyo 'immeuble d'époque' veut dire, probablement, 50 ans ou moins : les constructions semblent quand même assez récentes .... bombardements de la WWII oblige. Là mon point de comparaison serait Cologne, où nous passions fréquemment quand j'étais petit : pendant des années j'ai cru que l'architecture allemande se résumait à des tours, des petits immeubles en béton et des rues piétonnes larges et propices au commerce, avant de réaliser plus tard, en visitant la magnifique Nuremberg, que je n'avais vu de l'Allemagne que des villes de la Ruhr, qui avaient été rasées durant la 2e Guerre Mondiale.
Au passage, en relisant les posts précédents : Marie me fait remarquer que je fais en permanence des comparaisons entre Tokyo et d'autres villes : n'y voyez aucun snobisme de jet-setter (en tout cas pas conscient ou volontaire). Je crois que c'est plus un réflexe intellectuel de déceler ce qui change et ce qui ne change pas, d'un pays à l'autre, d'une culture à l'autre, en fonction du contexte et des contraintes locales. Mais il faudra que je revienne sur ce point plus tard, il y aurait tant à dire et comparer.
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